Taux du crédit au Maroc
La tendance, quel que soit le type de crédit ou son bénéficiaire est à la hausse durant ces dernières années, et cela tient à plusieurs facteurs, dont l’assèchement des liquidités. Avant l’année 2007, le marché bancaire était structurellement excédentaire grâce à un matelas de devises étrangères confortable, ce qui avait favorisé une détente des taux débiteurs. Même quand la demande des agents économiques sur les financements augmentait, l’abondance de liquidités était telle que les taux continuaient de baisser. Ces derniers dépassaient les 10% durant les années 1990, mais avaient atteint leurs plus bas entre 2007 et 2008.
A partir de 2007, le contexte a complètement changé. La surliquidité du système bancaire s’est transformée en un déficit structurel dû à la baisse des avoirs en devises suite à l’envolée des prix des matières premières importées. En parallèle, l’Etat, a augmenté ses emprunts sur le marché domestique pour financer son déficit, afin de pouvoir maintenir inchangés les prix des produits de première nécessité.
Taux du crédit immobilier au Maroc
une pression haussière s’est exercée sur les marchés monétaire et obligataire, et avec un différé de quelques mois sur les taux des crédits bancaires. Le coup d’envoi de la hausse avait été donné en 2009 par le relèvement du taux directeur de Bank Al-Maghrib à 3,5% en réaction à un taux d’inflation relativement élevé (3,5%). Suite à cette décision, les banques avaient décidé d’augmenter leurs taux, surtout ceux des crédits immobiliers. L’inflation s’étant assagie, la banque centrale a fini par abaisser son taux directeur à 3,25%, un semestre plus tard. Toutefois, les taux bancaires sont restés inchangés, le déficit du marché monétaire s’aggravant de plus en plus et le Trésor empruntant davantage que par le passé et tirant les taux de référence des crédits vers le haut.
Enfin, en mars de cette année, Bank Al-Maghrib a de nouveau baissé son taux directeur à 3%. Seulement, aucun repli des taux bancaires n’a été constaté, comme l’assurent plusieurs professionnels. Il faut dire que malgré la baisse du niveau d’inflation, la situation monétaire demeure des plus dégradées : le déficit du système monétaire atteint plus de 60 milliards de DH, les emprunts du Trésor doublent chaque année par rapport à la précédente et les impayés détenus par les banques, surtout sur des entreprises, progressent à deux chiffres. Les banques se refinancent certes moins cher, mais le problème de l’effritement des réserves en devises reste entier, de même que les besoins du Trésor grandissent toujours et créent un effet d’éviction. Ce qui laisse penser que les taux des crédits bancaires continueront d’augmenter. Certes, des périodes d’apaisement auront lieu suite à des facteurs conjoncturels, mais la tendance restera à la hausse.